Le Quotidien des Chirurgiens du Tournaisis au XVIIIe Siècle (BGH #011, p112, 1992)
La médecine de l’époque
Imaginez le Tournaisis à la fin du XVIIIe siècle. La médecine est bien différente de celle que nous connaissons. On distingue clairement la médecine, qui s’occupe des maladies qui guérissent naturellement, et la chirurgie, pour les problèmes plus graves comme les fractures ou les tumeurs. Les « chirurgiens » de l’époque étaient souvent d’anciens barbiers, dont les connaissances étaient limitées. Beaucoup étaient même jugés incompétents, voire ivrognes, et cela causait de sérieux problèmes de santé, surtout pour les pauvres qui n’avaient pas d’autre choix.

Face à cette situation, les autorités ont décidé d’agir. À partir de 1779, une forme d’aide médicale sociale a été mise en place. L’idée était simple : encourager les « bons » chirurgiens à soigner gratuitement les pauvres. En échange, ils recevaient une petite pension et leurs médicaments étaient remboursés par les œuvres de charité locales. Pour cela, ils devaient prouver chaque année leur compétence et leur bonne conduite, attestées par des responsables locaux et même le curé du village.
La qualité de la chirurgie variait grandement. Pour pratiquer en ville, comme à Tournai, les chirurgiens devaient passer des examens très stricts en anatomie, saignée et chirurgie. À la campagne, un simple examen sommaire suffisait. Cette distinction montre bien les disparités de l’époque.
Avec le début du XIXe siècle, les choses ont commencé à changer. En 1803, une loi a créé de nouveaux diplômes : docteur en médecine ou en chirurgie, et « officier de santé ». Ce dernier titre correspondait en fait aux anciens chirurgiens, marquant une tentative de mieux organiser la profession.
Qui étaient ces chirurgiens ?
La liste d’octobre 1793 est un trésor pour les généalogistes. Elle nous donne les noms des vingt chirurgiens qui bénéficiaient d’une pension à cette époque, et les villages où ils exerçaient. On y découvre même parfois des familles entières qui se passaient le métier de génération en génération.
Voici quelques-uns de ces praticiens :
- BALZA Louis Joseph (Estaimpuis, Evregnies, Leers)
- BOUVELLE Honoré (Bléharies, Hovardries, Jollain-Merlain, Lesdain, Rongy)
- DEGLAS Jacques et ses fils Pierre Joseph et Charles Joseph Louis (Chin-Ramegnies, Bailloeul, Esquelmes, Estaimbourg, Velaines)
- DERVAUX Jacques et sa famille (Mourcour, Néchin, Trinité)
- LOIN Jean François et sa descendance (Callenelle, Wiers)
- SATRIS Louis (Pecq, Warcoing), issu d’une longue lignée de chirurgiens
- STAES Joseph (Froidmont, Marquain)
- Et bien d’autres comme CRO(C)QUENOY Alexandre Joseph, DER(RE)VEAUX Pierre Simon, DHONT Jacques, GADENNE Fleuris Joseph, GOUDEMANT Amé Gaspar Joseph, GUYOT, MAKERS Guillaume, STOPIN Gaspard Narcisse Joseph, TRIBOLET de MIRAUMONT François Jean-Baptiste.
Notes :
- Le texte complet publié écrit par Willy Goeminne (BGH #011, pages 112 à 119, 1992) est accessible pour les membres, via le document renseigné ici.
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- cet article résulte des relecture, correction et complément d’une première version générée automatiquement par intelligence artificielle, au départ de la transcription de l’article original.